A PROPOS
" Okograph ", c'est quoi ?
Plus qu’un nom d’artiste, c’est un pseudonyme choisi en lien avec ma démarche artistique. « OKO » signifie « œil » dans la plupart des langues slaves, et pour la deuxième partie « GRAPH », il s’agit bien de graphisme.
Pratique artistique
Illustratrice et plasticienne strasbourgeoise, mon monde graphique est essentiellement en noir et blanc. Soucieuse du détail, je mets sur papier mon imaginaire par le dessin au stylo-feutre et à l’encre de Chine. J’expérimente le dessin en relief, en découpant plan par plan mes illustrations à la manière d’une animation, qui rajoute une dimension narrative et spatiale. Je mets également en volume certaines de mes idées, en réalisant des sculptures mêlant matériaux naturels et transformés. L’univers que je compose donne à voir des fragments de vie, avec une attention particulière pour la faune et la flore, où l’œil y est représenté sous toutes ses formes. La figure symbolique de l’œil est mon fil rouge, synonyme d’un regard ouvert sur le monde, entre onirisme et curiosité naturaliste.
Au fil du temps, j’explore et me perfectionne dans différentes techniques afin d’exploiter et de révéler le potentiel de chacune de mes idées. Côté pratique, ça se manifeste par : le dessin au stylo feutre, le choix du papier avec ses propriétés, la découpe du papier afin de créer du relief, l’utilisation de papiers spéciaux (holographique, feuille d’or) pour mettre en valeur des détails, et parfois la sculpture. Du côté de l’édition, j’auto-édite mes illustrations notamment par la technique de sérigraphie, apprise en autodidacte, permettant l’impression sur textiles, bois ou papier. Enfin, du côté du numérique, j’aime créer de courtes animations vidéo qui donnent vie à mon imaginaire.
Une expérience visuelle et spatiale
Lors d’une exposition, j’invite chaque visiteur à faire une expérience sensorielle qui lui est propre. Cadres illustrés en trois dimensions, détails dorés et holographiques multiplient les effets visuels qui se dévoilent en déplaçant son corps dans l’espace. Selon les différents angles de vues et la lumière, ce qui nous apparaît est différent. Chaque point de vue compte pour percevoir et saisir l’entièreté de ce qui est devant nous, nous faisons l’expérience de l’espace. Certains cadres font même office de trompe-l’œil, un dessin est animé parmi les autres statiques : ce n’est pas une chimère mais bien un écran camouflé affichant une animation vidéo, offrant un peu de magie à cette expérience. Pensée pour tous, ma scénographie se compose aussi de fragments d’illustrations reproduites en très grand format, visibles de très loin. Les contrastes forts en noir et blanc, la taille surdimensionnée et même une illustration en impression 3D à toucher peuvent être accessibles au plus grand nombre, dont les personnes malvoyantes. Enfin, la présence des yeux illustrés peut provoquer une sensation d’être vu, renforçant l’expérience visuelle : « Qui regarde qui ? ».
Démarche et engagement
Le monde que je dépeins est essentiellement organique, particulièrement animal et végétal. Le regard y occupe une place principale, une pupille humaine, les espèces animales et végétales sont en dialogue avec elle. Avec un attrait pour la représentation d’œil-hybride aux multiples facettes, des globes oculaires sont souvent illustrés en prolongement d’autres organismes, étroitement liés.
Mon sujet est souvent issu de mon observation de la faune et la flore à travers des escapades en pleine nature desquelles je m’imprègne. Ma démarche se veut de plus en plus engagée sur des sujets environnementaux, en mettant en lumière l’impact de l’activité humaine sur la faune et la flore. L’oeil représenté est spectateur et acteur d’une nature transformée.
Pourquoi l'œil ?
L’œil guide la lecture de l’œuvre, il tisse les éléments entre eux. Un œil, mais un œil humain, un globe oculaire dénudé sans paupières, un regard mis à nu qui voit clair, associé à la lucidité. C’est un organe sensoriel qui est sur-représenté lorsqu’on évoque nos sens, auquel on accorde généralement plus d’importance qu’aux autres, extrêmement sollicité à notre ère des écrans. Le regard occupe une place principale dans mes travaux, qu’il soit représenté par un globe oculaire ou suggéré par le format rond ou ovale de l’oeuvre. Il s’agit d’observer, de montrer, d’être témoin d’un environnement, d’une situation, de la dévoiler plus qu’on ne la voit.
Il s’agit d’ouvrir son regard sur le monde tel qu’il est à travers nos sens, au-delà la vue, de le percevoir dans ses détails qui le composent.
On dit souvent que le regard est le reflet de l’âme, qu’il reflète l’essence de l’individu, qu’il représenterait en quelques sortes sa personnalité. Mes globes oculaires « nus » sont l’expression de l’individu lambda, un œil dans lequel chacun peut se projeter. Il est vous, moi, il est tout le monde. On s’identifie à l’oeil de cette manière : « J’observe un oeil qui est observateur d’une situation, puis je me projette dans cet oeil ». Par exemple, représenter un globe oculaire avec des bois de cerf, des plumes ou des tentacules, s’est un peu se mettre à la place de l’animal suggéré, de sa condition, voir à travers lui.
Il s’agit de se mettre à la place de quelque chose, du vivant, d’un animal, d’un végétal, d’un environnement, d’une situation et d’y porter son propre regard.
L’œil apparaît comme symbole de la perception et de l’esthésie humaine.
Mon parcours
J’imagine, je crée, je bricole et je dessine depuis toute petite. C’est à partir de mes études supérieures que je me suis orientée vers le multimédia, le graphisme, puis les arts plastiques. Après l’obtention de mon master de Recherche en Arts Plastiques en 2015, j’ai trouvé ma voie dans l’illustration tout en gravitant autour d’autres pratiques artistiques. J’expose activement mes réalisations sur divers salons culturels depuis fin 2016, et ai également participé à des expositions collectives et personnelles. Préférant l’encre sur papier, je collabore avec différents tatoueurs afin de permettre à mes illustrations de vivre à travers votre peau. Editée chez Slidebox en 2019, ma patte graphique s’est imprimée sur une série limitée de skateboards.
En parallèle, je suis également graphiste de profession, mes domaines sont la communication sur tous réseaux et supports, et la conception de sites web.
